Glaucome, tension oculaire et stress – Symptômes & causes

Le glaucome est une dégénérescence du nerf optique causée par un excès de tension oculaire. Cette notion de tension oculaire est souvent associée à la tension psychique liée au stress par les patients. De plus, la présence de troubles visuels et de maux de tête frontaux, au-dessus des yeux, lors des épisodes de stress intense ne fait que renforcer cet imaginaire de corrélation glaucome – stress. En réfléchissant de manière scientifique, cet article viendra lever les doutes et inquiétudes des patients souffrant de glaucome.

Glaucome et stress

Le stress – Le cortisol et le glaucome

Le stress est une réponse physiologique naturelle à des situations perçues comme menaçantes ou dangereuses. Il entraîne une série de réactions corporelles, y compris l’augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et la sécrétion de cortisol.

Le cortisol est un corticoïde naturel, hors il est démontré que les corticoïdes en médicaments, et tout particulièrement en gouttes augmentaient la tension oculaire. Cependant, les variations naturelles de cortisol sont si faibles dans le corps, qu’aucun retentissement sur la pression oculaire n’est scientifiquement mesuré.

Le stress – L’adrénaline et le glaucome

L’adrénaline est une hormone du stress. Elle accélère la fréquence cardiaque, augmente la tension artérielle, et dilate la pupille. Cette dilatation de la pupille augmente donc théoriquement la tension oculaire en cas d’angle irido-cornéen étroit, car l’iris vient obstruer le trabéculum.

Ce raisonnement théorique ne s’applique donc qu’aux patients souffrant d’un glaucome par fermeture d’angle NON traité par iridotomie périphérique ou opération de la cataracte. En creux, le résonnement devient une ineptie : le stress pourrait bel et bien aggraver le glaucome de patients en refus de soin d’un glaucome à angle étroit…

Le stress – Le sport et le glaucome

Voici un contre-exemple de diminution du stress avec augmentation de la tension oculaire ! Le sport est connu pour libérer des endorphines et diminuer le stress, ce qui devrait diminuer la tension oculaire. Cependant, ces endorphines entraînent également des variations de taille de la pupille.

En cas de dispersion pigmentaire, l’iris va donc “bouger” pendant les séances de sport, et entraîner des libérations de pigment oculaire. Ce pigment obstrue le système de régulation de la tension oculaire, entraînant des pics de tension oculaires avec flou visuel parfois invalidant.

De fait, le sport peut bel et bien réduire le stress mais aggraver un glaucome pigmentaire !

Le stress – Le cannabis (THC) et la tension oculaire

Le cannabis, plus précisément le delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), l’un des principaux composés psychoactifs de la plante, a été étudié pour ses effets potentiels sur la tension oculaire. Il a été démontré que le THC peut abaisser la pression intraoculaire, ce qui en fait une cible d’intérêt pour le traitement du glaucome.

Cependant, l’effet hypotenseur du THC sous toutes ses voies d’administration (orale, inhalée, injectée, collyres) est de courte durée, ce qui nécessiterait une consommation fréquente pour maintenir une baisse de pression, et entraînerait des effets secondaires indésirables sévères en cas de consommation à dose efficace.

De plus, le cannabis entraîne une dilatation de la pupille et un risque de fermeture de l’angle irido-cornéen, à risque de décompenser un glaucome par fermeture d’angle non traité.

En creux, le cannabis a donc un effet démontré sur la pression oculaire, mais son utilisation à dose efficace n’est pas pérenne du fait des effets secondaires. De plus, le THC peut également décompenser le tension oculaire en cas de glaucome par fermeture d’angle non diagnostiqué.

Conclusion

Le stress et le glaucome nourrissent une relation complexe, entre la sensation de tension liée au stress et le ressenti de pression oculaire ressentie, sans rapport avec la pression intraoculaire effective. Si la réduction du stress ne permet pas de stabiliser un glaucome, ses effets bénéfiques cardiovasculaires sont indéniables. En creux, réduire son stress améliore la qualité de vie, mais seul un suivi et un traitement approprié du glaucome stabiliseront son évolution.