Médicaments du glaucome : Collyres et cachets hypotonisants

Le glaucome, une pathologie oculaire chronique, se caractérise par une augmentation de la pression intraoculaire qui peut entraîner une atteinte du nerf optique et, à terme, une perte de vision irréversible. Heureusement, abaisser la tension oculaire permet de stabiliser le glaucome et ou ralentir sa progression. L’approche thérapeutique initiale repose généralement sur des médicaments sous forme de collyres diminuant la sécrétion d’humeur aqueuse, ou augmentant son évacuation. En cas de glaucome réfractaire, des cachets peuvent également être utilisés afin d’abaisser la tension oculaires.

Collyres du glaucome : abaisser la tension oculaire par diminution de la sécretion d'humeur aqueuse ou augmentation de son évacuation
Instillation de collyre

Les collyres du glaucome

  • Les collyres, aussi appelés gouttes ophtalmiques, constituent la première ligne de traitement dans le glaucome.
  • Ils agissent principalement en réduisant la pression intraoculaire, soit en diminuant la production d’humeur aqueuse, soit en facilitant son écoulement.

Bêta-bloquants – Collyres en -lol

  • Ce sont les médicaments de premier choix dans le traitement du glaucome à angle ouvert.
  • Ils réduisent la production d’humeur aqueuse et baissent la tension oculaire de 20 à 30%.
  • Leur nom termine génralement par -lol. Les molécules les plus connues sont le timolol et le bétaxolol.
  • Ils sont contre indiqués en cas d’asthme, BPCO ou de pathologie cardiaque.

Analogues des prostaglandines – Collyres en -prost

  • Il s’agit du traitement de première intension avec les bétabloquants.
  • Ils font baisser la tension oculaire de 20 à 30% en augmentant le drainage de l’humeur aqueuse.
  • Les exemples sont le latanoprost, le bimatoprost et le travoprost.
  • Ils n’ont pas de contre-indication évidente, mais peuvent irriter l’œil, faire pousser les cils, et faire foncer la couleur de l’iris.

Inhibiteurs de l’anhydrase carbonique – Collyres en -mide

  • Ces collyres (dorzolamide, brinzolamide) réduisent également la production d’humeur aqueuse.
  • Leur nom se termine par -mide.
  • Ils sont contre-indiqués en cas d’allergie aux sulfamides.

Agonistes alpha-2 adrénergiques – Collyres en -dine

  • Ils diminuent la production d’humeur aqueuse et augmentent son écoulement. Le brimonidine est le produit le plus utilisé.
  • Le traitement baisse la tension oculaire de 10 à 20% et est utilisé en cas de contre-indication aux bétabloquants.
  • Les collyres peuvent entraîner une rougeur oculaire, voire une uvéite.

Miotiques – Collyres en -pine

  • Ces collyres, comme la pilocarpine, augmentent le drainage de l’humeur aqueuse en contractant les muscles du sphincter de l’iris, ce qui ouvre l’angle de drainage.
  • Ils sont particulièrement efficaces en cas de glaucome par fermeture d’angle.

Comparaison des classes médicamenteuses

Classe de médicamentsExemplesMécanisme d’actionCommentaires
Bêta-bloquantsTimolol, BétaxololRéduire la production d’humeur aqueusePeuvent avoir des effets secondaires systémiques
Inhibiteurs de l’anhydrase carboniqueDorzolamide, BrinzolamideRéduire la production d’humeur aqueusePeuvent causer une irritation oculaire
Analogues des prostaglandinesLatanoprost, Bimatoprost, TravoprostAugmenter le drainage de l’humeur aqueusePeuvent modifier la couleur des yeux
Agonistes alpha-2 adrénergiquesBrimonidineRéduire la production d’humeur aqueuse et augmenter son écoulementPeuvent causer une sécheresse oculaire, une fatigue
MiotiquesPilocarpineAugmenter le drainage de l’humeur aqueuse en contractant les muscles de l’oeilPeuvent causer une vision floue

Associations de collyres

  • Dans certains cas, une monothérapie ne suffit pas à contrôler la pression intraoculaire. Il est alors nécessaire d’associer plusieurs collyres de classes différentes.
  • Ces associations peuvent être administrées séparément ou sous forme de collyres associant deux principes actifs en un seul flacon, facilitant ainsi l’observance du traitement par le patient.
  • Par exemple, l’association d’un bêta-bloquant et d’un analogue des prostaglandines ou celle d’un bêta-bloquant et d’un inhibiteur de l’anhydrase carbonique sont les collyres couramment utilisés.

Traitements oraux

  • En cas d’échec du traitement par collyres, ou en cas de glaucome aigu, des médicaments oraux, principalement les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique (par exemple, l’acétazolamide), peuvent être prescrits.
  • Ils sont généralement utilisés à court terme en raison de leurs effets secondaires potentiels, qui peuvent inclure des troubles gastro-intestinaux, des engourdissements et des picotements dans les extrémités, et une dépression.
  • Le recours à ces médicaments nécessite donc une surveillance médicale attentive.

Conclusion

  • La prise en charge du glaucome est donc un défi qui nécessite une individualisation du traitement, un suivi régulier et une bonne observance de la part du patient.
  • Alors que les collyres restent le pilier du traitement, l’éventail d’options thérapeutiques continue de s’élargir avec l’avancée de la recherche médicale.