Bascule (ou monovision) en chirurgie de cataracte
La bascule, également appelée monovision, est une stratégie utilisée lors de la chirurgie de la cataracte pour limiter le port de lunettes. Elle consiste à implanter un œil pour la vision de loin et l’autre pour la vision de près. Cette solution peut convenir à certains patients, bien que l’adaptation visuelle ne soit pas toujours immédiate. La réussite dépend de critères précis et d’une bonne sélection préopératoire. Elle constitue une alternative simple et efficace à la multifocalité, sans surcoût ni effet secondaire optique majeur.

Points clés sur la monovision
- Principe : un œil est corrigé pour la vision de loin, l’autre pour la vision de près.
- Avantages : réduction importante du besoin de lunettes, solution économique.
- Inconvénients : adaptation cérébrale nécessaire, perte possible de stéréoscopie.
- Indications : patients motivés, tolérant déjà une différence entre les deux yeux.
- Contre-indications : antécédents neurologiques, troubles binoculaires, exigences visuelles élevées.
Définition : qu’est-ce que la bascule ?
La monovision, ou bascule, est une stratégie de correction de la vision consistant à traiter un œil pour voir net de loin, et l’autre pour voir net de près. Elle peut être mise en place au moment d’une chirurgie de la cataracte, en adaptant la puissance des implants intraoculaires (cristallins artificiels).
Cette méthode repose sur la capacité du cerveau à fusionner deux images de netteté différente, afin de permettre une vision fonctionnelle dans la vie quotidienne, sans lunettes dans la majorité des situations.
Mot de l’expert
« La bascule est une option intéressante pour les patients souhaitant s’affranchir des lunettes sans recourir aux implants multifocaux. Sa réussite repose sur une évaluation rigoureuse et une bonne information du patient. Dans certains cas, une mini-monovision peut offrir un excellent compromis entre confort et performance visuelle. »
Quand envisager une bascule ?
La bascule est envisagée chez des patients opérés de cataracte qui souhaitent réduire fortement leur dépendance aux lunettes, mais ne souhaitent pas ou ne peuvent pas bénéficier d’implants multifocaux.
Elle s’adresse plus volontiers à :
- Des patients tolérant déjà une différence de correction entre les deux yeux (ex : presbytie corrigée par lentilles).
- Des personnes souhaitant une solution économique, simple et efficace.
- Des patients sans exigences visuelles extrêmes (ex : métiers nécessitant une très bonne stéréoscopie).
Comment se déroule la mise en place d’une bascule ?
La stratégie est décidée en amont de la chirurgie. L’œil dominant est généralement corrigé pour la vision de loin, tandis que l’œil non dominant est corrigé pour la vision de près ou la vision intermédiaire.
Le chirurgien choisit alors une puissance d’implant personnalisée pour chaque œil, afin d’obtenir la répartition de la vision souhaitée.
⚠️ Il ne s’agit pas d’une erreur chirurgicale ou d’un échec de calcul de l’implant, mais bien d’un choix planifié et volontaire.
Avantages de la bascule
- Simplicité : aucun implant multifocal, pas de halos ni baisse de contraste.
- Économie : pas de surcoût par rapport aux implants standards.
- Polyvalence : permet une autonomie dans de nombreuses activités courantes (lecture, conduite, courses…).
- Personnalisable : la bascule peut être complète (différence de 2,50 D entre les yeux) ou partielle (mini-monovision à 1,25 D environ), en fonction du mode de vie.
Inconvénients et limites
- Adaptation cérébrale : nécessite une période d’adaptation qui peut durer plusieurs semaines.
- Vision stéréoscopique réduite : légère diminution de la perception du relief dans certaines situations.
- Moins adaptée aux patients très visuels : architectes, photographes, pilotes…
- Pas toujours bien tolérée : certaines personnes restent gênées par la différence de netteté entre les deux yeux.
Évaluation préopératoire
Avant d’envisager une bascule, il est essentiel d’évaluer :
- La dominance oculaire (test simple réalisé en consultation).
- La tolérance à la monovision, parfois testée à l’aide de lentilles de contact.
- Les habitudes de vie (ex : lecture fréquente, travail sur écran, conduite nocturne…).
- L’anatomie oculaire, notamment la rétine et la cornée.
Un bilan complet permet de déterminer si le patient est un bon candidat.
Alternatives à la bascule
Si la bascule n’est pas envisageable ou mal tolérée, d’autres options existent :
- Implants multifocaux ou EDOF : pour une vision à toutes distances.
- Implants toriques : en cas d’astigmatisme associé.
- Correction par lunettes ou lentilles après la chirurgie.
Chaque stratégie présente des avantages et des limites, à discuter avec votre ophtalmologiste.